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LA GRANDE GUERRE A PIERREFONDS

La commune de Pierrefonds connait une courte occupation du 1er au 12 septembre 1914.
Située à proximité du front de septembre 1914 à mars 1917, la commune est le siège de cantonnement français occupant notamment le château comme en témoignent encore les nombreux graffitis laissés sur les murs par les soldats.

En juin 1915, Pierrefonds voit s'établir, sur le plateau, à Palesne, un champ d'aviation militaire qu'utilise l'escadrille n°10, rattachée au 35e corps d'armée. Lui succèderont une quarantaine d'escadrilles de chasse, d'observation ou de bombardement.

Durant l'offensive allemande sur la Picardie (mars puis juin 2018), la commune, lieu de passage de troupes et siège d'hôpitaux, subit plusieurs bombardements.
Le 1er août 1918, le terrain d'aviation est bombardé par des Gotha qui détruisent au sol sept avions de l'escadrille n°53.

Un carré militaire sera érigé dans le cimetière non loin de l'église.

 

Liste des morts civils pour la commune de PIERREFONDS

Jalaguier Elisabeth

28 ans, née le 4 septembre 1890 à Nîmes (Gard), au château de Luc. Jeanne Mathilde Elisabeth Jalaguier-Boissy d’Anglas est la fille d’Henri-Louis Jalaguier et de Mathilde Françoise Julie Boissy d’Anglas. Elève à l’Ecole Normale de Nîmes, passionnée de littérature, « Bettou », comme on la surnomme alors, est résolue à faire le bien : « Je voudrais faire de ma vie quelque chose de beau » dira-t-elle.  Entrée au comité de Nîmes de la Société de Secours aux Blessés Militaires (SSBM), rue des Chassaintes, comme infirmière à l’hôpital militaire, elle ressent comme une « honte d’être à l’abri à Nîmes ».
En 1916, à sa demande, elle se rapproche du front et rejoint l’ambulance n°15. On note sa présence à Gailly (Somme), à Bouleuse (Marne), à Froidos (Meuse), à Soissons (Aisne) mais aussi à Vicence, en Italie.
Affectée à l’ambulance auto-chirurgicale n°32, « Babette » (son nouveau surnom) est envoyée à Pierrefonds en 1918 pour travailler à l’ambulance chirurgicale n°226 du professeur Proust, installée dans le parc de l’Hôtel des Bains. C’est là qu’elle se fiance au docteur Paul Maurer, médecin militaire.
Le 20 août 1918, vers 22h00, Pierrefonds est bombardé par des avions allemands. Elisabeth refuse de se mettre à l’abri en se justifiant : « Mes blessés ont besoin de moi ». Touchée par des éclats d’obus, Elisabeth Jalaguier décède peu après. Une de ses amies, Melle Zborrmirscky, dira d’elle : « Elisabeth était la bonté et l’intelligence même, elle avait voué un culte à Jeanne d’Arc ».
Déjà titulaire de la Croix de guerre avec deux citations et de la croix d’Italie, elle est élevée le 30 mai 1919 au grade de chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume par Georges Clemenceau : « Elle était animé du plus bel esprit de sacrifice et du plus idéal patriotisme ».

Après-guerre, une pierre blanche sera posée à l’endroit précis où Elisabeth Jalaguier a été tuée. Son nom est aussi apposé sur le monument aux morts de Nîmes, la seule civile aux côtés des 1312 soldats morts pour la France. Son nom figure également sur le livre d’or des Infirmières de la Croix-Rouge ainsi que sur celui édité par le comité du Monument à la gloire des infirmières françaises et alliées victimes de leur dévouement, à Reims.
Le 26 octobre 1954, l’Union Nationale des Combattants achète l’emplacement de la stèle de Pierrefonds au propriétaire du parc des Thermes et y installe un monument orné d’une statue en bronze, d’après un plâtre de Maxime Real del Sarte (exposé depuis dans l’église Saint-Sulpice). Inauguré le 5 juin 1955, ce « monument aux infirmières » sera vendu le 30 juillet 1996 à la commune de Pierrefonds en vue de sa restauration.
Enterré dans le cimetière civil de Pierrefonds, son corps est déplacé en 1974 dans le carré militaire. Sa dernière citation à l’ordre de l’Armée, signée du général Mangin, sera : « Infirmière qui a donné les plus beaux exemples de dévouement et de courage pendant les nombreux bombardements auxquels elle a été soumise. Tuée à son poste, au chevet de ses blessés qu’elle cherchait à rassurer ».

Sources iconographiques :
Jardin Norman, Elisabeth Jalaguier, l’héroïne nîmoise de la guerre 14-18, in Objectif Gard du 11 novembre 2018. Illustrations de Christiane des Forest.