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LASSIGNY DANS LA GRANDE GUERRE

La commune de Lassigny compte 902 habitants selon le recensement de 1911. Elle connaît l’invasion allemande le 31 août 1914. Le 2 septembre suivant, l'état-major du général von Kluck s'installe dans le château appartenant à Albert Fabre, conseiller général. L’occupation de la ville dure jusqu’au 18 mars 1917 et se marque par sa destruction quasi-totale en raison des combats qui s’y sont déroulés notamment entre le 20 et le 25 octobre 1914 lors de la course à la mer puis de la fixation du front.
Situé en première ligne allemande face au Plessis-de-Roye demeuré français, Lassigny se situe dans la zone de combat et de bombardement faisant de nombreuses victimes dans la population civile demeurée sur place. Si les hommes en âge de se battre sont déportés en Allemagne dès septembre 1914, les autres civils ne sont évacués vers l’arrière que quelques mois plus tard.

La commune est libérée le 18 mars 1917 suite au repli allemand « Alberich ».

Lors de leur offensive du 21 mars 1918, les Allemands parviennent à reconquérir le Plémont et Lassigny. Le 30 mars, le RICM parvient à repousser les Allemands hors de Plessis-de-Roye mais ces derniers se retranchent dans les ruines de Lassigny et les tranchées de la guerre de position.

Le 9 juin suivant, une offensive massive allemande parvient à dépasser Lassigny et sera contenu sur le Matz deux jours plus tard.

Lassigny est libéré le 20 août 1918 lors de l’offensive général lancée par le Maréchal Foch.

En 1921, la commune ne compte plus que 785 habitants.



 Combats autour de Lassigny en 1914

L'église en ruines en 1918.

Liste des morts civils pour la commune de LASSIGNY

Bayart Charles Désiré
Décédé le 20 septembre 1914.
 

Bayart Marie Célestine Alphonsine, née Boucaut
Décédée le 21 septembre 1914. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Cléret Marcel Louis Achille
5 ans. Né le 6 août 1909 à Janville, fils de Louis Eugène Cléret et de Marie Augustine Cleuet domicilié à La Potières (commune de Lassigny), il décède le 25 octobre 1914 à 3h00  du matin à l’hôpital civil de Noyon rue des Planquettes

 

Delnef Henriette
Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Daussot Lucien Marcel
Né le 25 janvier 1914, décédé le 14 octobre 1914. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Dufourmeaux Elodie Joséphine, née Lanselle
Epouse de Jules Louis Dufourmeaux, elle décédée le 21 septembre 1914. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Dupuis Stéphanie née Piot
Née en février 1881 à Lassigny, elle décède à l’hôpital de Noyon, rue Pasteur. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 
Fabre Albert
Né à Vermand en 1852, Albert Fabre est fils de percepteur et gendre de Jules Lefranc (maire et conseiller général de Lassigny), ce docteur en droit fait une brillante carrière : attaché au cabinet du garde des sceaux Le Royer en 1879, juge d’instruction à Bourges en 1882, conseiller à la Cour de Bourges en 1884, avocat général, conseiller à la Cour d’Amiens en 1892.
Devenu juge d’instruction au Tribunal de la Seine, il est notamment chargé d’instruire les procès Déroulède et Buffet, lesquels s’achèvent en Haute-Cour, et le procès des « Assomptionaires ».Directeur du personnel au Ministère de la Justice en 1900, radical, il est élu conseiller général de Lassigny en 1904, en 1907 (1667 voix) et 1913 (1539 voix, 1850 votants et 2542 inscrits). En 1914, emmené en Allemagne avec son épouse, il subit une captivité de 18 mois. Rapatrié en janvier 1916, il reprend sa fonction au conseil général. Lors de la séance du 1er mai 1916, il expose à ses collègues : « Oui, j’ai enduré toutes les souffrances : affronté tous les dangers, subi les traitements les plus humiliants et les plus cruels pendant les dix-sept mois que j’ai vécu sur le front et dans les régions envahies. Je n’ai rien à regretter, j’aurais pu éviter toutes ces misères, toutes ces horreurs. Je suis resté là-bas, dans ma commune, au milieu de la population meurtrie, ravagée, j’avais des devoirs à remplir, je ne me suis pas senti le courage de m’y soustraire. Je n’ai quitté Lassigny qu’au moment où l’ennemi m’a arraché de mon foyer. J’avais à protéger et à soutenir les femmes, les vieillards, les enfants, je n’ai pas voulu faillir à ma tâche. Je suis rentré sain et sauf, le cauchemar est évanoui. J’ai la satisfaction du devoir accompli. Je suis si violemment atteint d’émotion que je ne trouve plus de paroles pour exprimer ma pensée, excusez-moi. » Son nom figure sur le monument aux morts de Lassigny.

 

Ernest Noël lui rend hommage en ouverture de la séance départementale du 16 septembre 1918 : «Depuis notre dernière réunion, nous avons perdu un de nos plus charmants collègues, M. Fabre, conseiller général du canton de Lassigny, président de la commission départementale, président de la commission des finances, président de chambre à la Cour de Paris, mort victime de son dévouement à ses concitoyens. Lors de la ruée allemande il restait dans sa demeure pour tâcher de protéger ses concitoyens et de sauver autant que faire se pourrait leurs biens. Après la bataille de la Marne, sa commune et surtout sa maison qui se trouvait en un point culminant à côté de l’église furent bombardées, et ce n’est que cinq ou six semaines après, lorsque la maison était à moitié détruite par les obus que les Allemands l’arrachèrent à ses ruines pour l’emmener en captivité à Chauny. Il subit là toutes les épreuves que connaissent ceux qui ont été en captivité, toutes les humiliations infligées par les Allemands à ceux qui tombent entre leurs mains. Au cours (de cette captivité, sa santé s’altéra. Rapatrié au commencement de 1916, il fut nommé président de chambre à la Cour d’Appel de Paris, ce qui lui imposait un surcroît de travail considérable. En mars 1917, lorsque le canton de Lassigny fut libéré, il pensa que sa présence devait être au milieu de ses concitoyens et il s’efforça courageusement de ramener la vie et la prospérité là ou régnaient la ruine et la mort. Il s’y anémia, s’y intoxiqua, là est l’origine de la maladie qui devait plus tard l’emporter. Revenu souffrant à Paris, il reprit son incessant labeur, mais bientôt il dut aller dans le midi pour se reposer, et malgré les soins assidus qui l’entouraient, il expirait quelques semaines après à Paris.  Vous vous rappelez, mes chers collègues, quel fut le rôle d'Albert Fabre parmi nous ; très laborieux, très au courant des affaires-départementales, il prit part à toutes nos discussions, à la solution de toutes les questions importantes qui figuraient à notre ordre du jour. Il s’y donna entièrement et je peux dire que, s’il était un laborieux, un travailleur infatigable, c’était aussi le collègue le plus charmant, avec lequel nous avions tous les meilleurs rapports en raison de la délicatesse de son esprit et de son cœur. Je crois, mes chers collègues, être votre interprète en adressant à sa veuve et à sa fille de notre ancien collègue M. Fabre qui a partagé ses joies et ses douleurs, l’expression de notre vive et douloureuse sympathie ». Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Frain Jules Alfred
76 ans. Né à Lassigny le 12 septembre 1838, jardinier de profession, il est le fils de Jean François Frain et d’Elisa Flond, et veuf de Marie Julienne Vermand. Il décède le 7 décembre 1914 à 23h30 à l’hôpital de Noyon rue Pasteur « où il avait été transporté après son expulsion de Lassigny par l’armée allemande » (état civil de Noyon). L’acte de décès mentionne la date du 29 novembre 1914, jour probable de son admission dans l’hôpital et jour du décès de son épouse. Cette concordance de date suggère que les époux Frain ont été victime d’un bombardement.

 

Frain Marie Julienne née Vermand
Née à Lassigny le 17 février 1839, cuisinière, fille de Jean Charles Vermand et de Jule Vieille, elle est l’épouse de Jules Alfred Frain. Elle décède en tant que réfugiée le 29 novembre 1914 à 13h00 à l’hôpital civil de Noyon, rue des Planquettes (état civil de Noyon et AD60 - Rp1933).

 

Gourlain Amélie Armance Jeanne
Décédée le 26 novembre 1914. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Hauet Albertine
Morte dans un bombardement. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Hauet Alfred
Fusillé par les Allemands. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Hauet Jean Henri
Né en 1905, il décède dans un bombardement le 22 septembre 1914. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Hauet Victor
Prisonnier civil mort en captivité. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Jacquier Louise Pauline, née Happe
Retraitée des postes et télégraphes, veuve de Louis Jules Jacquier, elle décède le 22 septembre 1914. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Lambert Isidore Cléophas
Né le 30 décembre 1871 d’Isidore Lambert et de Virginie Poix, ce manouvrier est noté exempté du service militaire pour « idiotie ».Resté dans les régions envahies en 1914, il est fait prisonnier civil et est emmené en Allemagne. Il est noté prisonnier civil mort en captivité. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Leroux Aline née Laoust
Morte dans un bombardement le 7 novembre 1914 au domicile d’Albert Favre. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Lesage Henri
Fusillé par les Allemands. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Laire Louis Auguste Arsène Sidoine
Né le 21 août 1831, sans profession, décédé le 3 octobre 1914 dans un bombardement à Lassigny. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Petrigny Maria née Vattincourt
Née le 4 décembre 1849 à Lassigny, elle est noté réfugiée du Plessis-Cacheleux à Noyon où elle décède le 1er janvier 1915 (AD60 – Rp 1933).

 

Petroviez Jean Emile
Facteur des postes en retraite, décédé le 22 septembre 1914 dans un bombardement à Lassigny. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Ponche Louise Elisa, née Gelon
Trouvée morte dans son lit en même temps que son mari le 23 septembre 1914. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Ponche Paul Alphonse
64 ans, retraité des contributions indirectes, trouvé mort dans son lit en même temps que sa femme, le 23 septembre 1914. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Ringal Jules Octave Sosthène
Fusillé par les Allemands. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Saviard Marie Gabrielle, née Sévin
Née à Compiègne le 24 mars 1852, jardinière, épouse de Charles Hilaire Saviard, domiciliée à Lassigny, résidant à Noyon, décédée à l’hôpital civil rue Pasteur des suites d’un bombardement. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Turque Armand Prudent
Né le 18 juin 1858, charron, décédé le 1er octobre 1914 des suites d’un bombardement. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Veil Berthe
Morte dans un bombardement. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.

 

Villain Eugène
Prisonnier civil mort en captivité. Son nom est inscrit au monument aux morts de la commune.