Le Front de l'Oise |
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Du 30 août au 2 septembre 1914, les troupes allemandes déferlent sur le département de l’Oise du nord est vers le sud-est en suivant les principaux axes routiers. Elles seront ralenties dans leur progression au passage des ponts sur l’Oise détruits par le génie français ou britannique. Plusieurs engagements miliaires auront lieu dans le Valois, notamment à Néry, Montépilloy et Senlis. Durant cette période, des mesures de représailles seront prises par les Allemands contre la population notamment par l’incendie de maisons d’habitation (Senlis, Creil, Choisy-au-Bac) et des exécutions sommaires (dont les maires de Senlis et de Lagny) |
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Au lendemain de la retraite allemande consécutive à la victoire de la Marne, un front se fixe dans le nord-est du département, entre Compiègne et Noyon. Cette ligne de front sera stable dura trente mois jusqu’au repli allemand de mars 1917. Durant cette période, les civils subiront la présence allemande (exactions, privations, taxations…), les bombardements français et la déportation. |
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Au lendemain des batailles de Verdun et de la Somme, l’état-major allemand décide de raccourcir le front occidental formant un redent dans l’Oise et de s’installer sur de nouvelles positions choisies : la ligne Hindenburg. La population civile des villages de l’Oise est alors déplacée et les habitations détruites. Les valides sont emmenés à l’arrière pour participer à l’économie de guerre allemande. Les femmes et enfants sont ensuite rapatriés par la Suisse. Les vieillards et invalides de la zone évacuée sont regroupés en masse dans la ville de Noyon qui échappe ainsi aux destructions. Cette stratégie de la terre brûlée ruinera le Noyonnais et ralentira la poursuite française. |
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L’offensive allemande du 21 mars 1918 Après la chute du front de l’est (traité de Brest-Litovsk), l’état-major allemand décide du transfert de ses troupes sur le front occidental. Un an après sa libération, le département de l’Oise va de nouveau devenir un champ de bataille. Le 21 mars 1918, l’offensive allemande est lancée à la jonction des troupes françaises et britanniques. La ligne de front devant Saint-Quentin est percée et les forces du kaiser déferlent sur l’Oise qu’elles envahissent deux jours plus tard. La population civile du Noyonnais est alors évacuée. A la bataille de Noyon (24-25 mars) succède la bataille du mont Renaud. Le 29 mars, le front se stabilise grâce aux renforts français dont le 57e RI et le 123e RI. Les combats se poursuivront avec intensité jusqu’au 30 avril. |
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La bataille du Matz (9 – 11 juin 1918) La progression du front allemand sur la Somme et sur la Marne amène l’état-major allemand à rectifier le tracé du front du Noyonnais formant une poche. Le 9 juin, une terrible offensive est lancée dans le secteur de Lassigny et permet une progression notable à l’armée allemande sur la rive droite de l’Oise. Pour couper la route de Paris et protéger Compiègne, une contre-offensive française est conduite par le général Mangin usant de moyens humains et mécaniques importants par l’emploi de chars. Le front se fixe alors sur le Matz, rivière qui donnera son nom à la bataille qui s’y est déroulée. Durant le printemps et l'été 1918, les principales villes de l'Oise seront bombardées (Beauvais, Compiègne, Creil, Crépy-en-Valois...) par l'aviation allemande lors de raids destructeurs. |
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La reconquête française (15 août – 2 septembre 1918) L’offensive française sur Villers-Cotterêts, lancée le 18 juillet, coupe net l’ultime élan allemand sur la Marne. Le 8 août une offensive britannique est lancée dans le secteur d’Amiens. Le 10, Montdidier est repris. Dès lors, le chef suprême des armées alliées, Foch, lance l’offensive générale. Malgré la chaleur de l’été et l’emploi systématique des gaz de combats, la progression française permet la reconquête du Noyonnais. Le 2 septembre 1918, le département de l’Oise est définitivement libéré tandis que Compiègne essuie ses derniers bombardements. Les Noyonnais ne reviendront que progressivement dans leurs foyers détruits qu’au cours de l’année 1919, après le déminage et le passage des Services de Premières Urgences. Il faudra attendre la signature de l’armistice puis de la paix (28 juin 1919) pour que les déportés regagnent leur patrie. |