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PORTRAITS DE CIVILS

Degauchy (Anatole ?) Désiré Nicolas

Né le 6 décembre 1859 à Cannectancourt, époux de Marie Mathilde Henriette Gobillard. Il est tué par un obus le 28 septembre 1916 à 9 heures du soir. Son nom figure sur le monument aux morts de la commune.


Jacquet Camille Eugène
Né le 23 septembre 1869 à Compiègne, Eugène Jacquet est le fils de Camille Léon Jacquet, négociant en vins, et de Lucie Marie Lecala. Grossiste en vin à Lille, il parle couramment anglais après avoir séjourné en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Secrétaire général de la Fédération du Nord de la Ligue des Droits de l’Homme, socialiste, franc-maçon et pacifiste, il organise sous l’occupation allemande une filière d’évasion pour exfiltrer vers la Hollande via la Belgique des soldats français et britanniques. Trahi par le dénommé Richard, il est arrêté avec 200 autres suspects par l’occupant. Jugé par le Tribunal militaire de Lille le 21 septembre 1915 est condamné à mort avec trois de ses compatriotes (Sylvère Verhulst, Geroges Maertens et Ernest Deconinck) et fusillé le lendemain. Le démantèlement du Comité Jacquet signe la fin des réseaux d’évasion dans le Nord de la France.
Le 15 janvier 1916, le général Joffre, commandant en chef de l’armée française, le citera à l’Ordre de l’armée : « Jacquet Camille-Eugène, commerçant à Lille, condamné à la peine capitale par les Allemands et exécuté ) la citadelle de Lille le 22 septembre 1915, pour avoir : entretenu, caché, donné aide et assistance à des militaires français et anglais et avoir favorisé leur évasion ; est mort en héros, les mains libres, sans bandeau, en criant : « Vive la France ! Vive la République ! ». Une rue de Compiègne porte son nom.

Jalaguier Elisabeth

Née le 4 septembre 1890 à Nîmes (Gard), au château de Luc, Jeanne Mathilde Elisabeth Jalaguier-Boissy d’Anglas est la fille d’Henri-Louis Jalaguier et de Mathilde Françoise Julie Boissy d’Anglas. Elève à l’Ecole Normale de Nîmes, passionnée de littérature, « Bettou », comme on la surnomme alors, est résolue à faire le bien : « Je voudrais faire de ma vie quelque chose de beau » dira-t-elle.  
Entré au comité de Nîmes de la Société de Secours aux Blessés Militaires (SSBM), rue des Chassaintes, comme infirmière à l’hôpital militaire, elle ressent comme une « honte d’être à l’abri à Nîmes ». En 1916, à sa demande, elle se rapproche du front et rejoint l’ambulance n°15. On note sa présence à Gailly (Somme), à Bouleuse (Marne), à Froidos (Meuse), à Soissons (Aisne) mais aussi à Vicence, en Italie.
Affectée à l’ambulance auto-chirurgicale n°32, « Babette » (son nouveau surnom) est envoyée à Pierrefonds en 1918 pour travailler à l’ambulance chirurgicale n°226 du professeur Proust, installée dans le parc de l’Hôtel des Bains. C’est là qu’elle se fiance au docteur Paul Maurer, médecin militaire.
Le 20 août 1918, vers 22h00, Pierrefonds est bombardé par des avions allemands. Elisabeth refuse de se mettre à l’abri en se justifiant : « Mes blessés ont besoin de moi ». Touchée par des éclats d’obus, Elisabeth Jalaguier décède peu après. Une de ses amies, Melle Zborrmirscky, dira d’elle : « Elisabeth était la bonté et l’intelligence même, elle avait voué un culte à Jeanne d’Arc ».
Déjà titulaire de la Croix de guerre avec deux citations et de la croix d’Italie, elle est élevée le 30 mai 1919 au grade de chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume par Georges Clemenceau : « Elle était animé du plus belle esprit de sacrifice et du plus idéal patriotisme ».

Après-guerre, une pierre blanche sera posée à l’endroit précis où Elisabeth Jalaguier a été tuée. Son nom est aussi apposé sur le monument aux morts de Nîmes, la seule civile aux côtés des 1312 soldats morts pour la France. Son nom figure également sur le livre d’or des Infirmières de la Croix-Rouge ainsi que sur celui édité par le comité du Monument à la gloire des infirmières françaises et alliées victimes de leur dévouement, à Reims.
Le 26 octobre 1954, l’Union Nationale des Combattants achète l’emplacement de la stèle de Pierrefonds au propriétaire du parc des Thermes et y installe un monument orné d’une statue en bronze, d’après un plâtre de Maxime Real del Sarte (exposé depuis dans l’église Saint-Sulpice). Inauguré le 5 juin 1955, ce « monument aux infirmières » sera vendu le 30 juillet 1996 à la commune de Pierrefonds en vue de sa restauration.
Enterré dans le cimetière civil de Pierrefonds, son corps est déplacé en 1974 dans le carré militaire. Sa dernière citation à l’ordre de l’Armée, signée du général Mangin, sera : « Infirmière qui a donné les plus beaux exemples de dévouement et de courage pendant les nombreux bombardements auxquels elle a été soumise. Tuée à son poste, au chevet de ses blessés qu’elle cherchait à rassurer ».

 

Sources iconographiques:
Jardin Norman, Elisabeth Jalaguier, l’héroïne nîmoise de la guerre 14-18, in Objectif Gard du 11 novembre 2018. Illustrations de Christiane des Forest. 

 

Potet Henri

Né à Vieux-Moulin le 25 novembre 1868, fils de Marie Magloire Potet et d’Emilie Rousselle, Henri Potet fait ses études à l’école de son village puis à l’Ecole Normale de Beauvais (promotion 1885-1888). Il exerce son métier à Bailleul-sur-Thérain, Froidmont, Monneville et Ville. La médaille de bronze des Instituteurs lui est décernée en 1914.Il est alors l’un des plus anciens normaliens de l’Oise. Il épouse le 22 novembre 1894 à Longueil-Sainte-Marie (Oise) Marie Elise Valentine Morel qui lui donne deux enfants : Maurice, le 13 décembre 1897, et René, le 15 mars 1901.
Instituteur à Ville depuis décembre 1895, il demeure dans ce village durant l’invasion. Pris comme otage par les Allemands le 25 septembre 1914, il est fait prisonnier civil et est déporté en Allemagne. Il décède en captivité du typhus le 4 juin 1915 au camp de Hiederwehren (Cassel). L’information sur son décès est transmise le 15 août suivant par la Croix Rouge. Sa femme et ses deux fils Maurice et René seront déportés dans le nord de la France près d’Avesnes-sur-Helpes, Saint-Hilaire-sur-Helpes et Landrecies (Nord). Une place Henri Potet a été inaugurée à Ville.

 

Rigault Arthur

 

Tailleur de pierres, otage fusillé à Chamant le 2 septembre 1914. Son nom figure sur la stèle des otages érigée à Chamant le 4 septembre 1927.

 

de Roucy Gaston Marie

Né le 23 juillet 1855 à Abbeville (Somme), Charles Gaston Marie de Roucy est le fils d’Adrien de Roucy (1829-1894), conseiller municipal de Noyon, et de Fanny Firminie Elise de Vismes (1837-1866). Le 25 juillet 1883, il se marie à Eu (Seine Maritime) avec Marie Eulalie Ernestine Marguerite de Chauvenet.

De cette union naîtront cinq enfants, Madeleine (1886-1962), Jean (1891-1967), Colette (1892-1974), Albert (1894-1948) et Adrien Antoine (1898-1962). Officier de réserve, propriétaire éleveur à Morlincourt (Oise), il est maire de cette commune de 1887 à 1915. Son épouse est présidente de la Croix Rouge de Noyon. La famille de Roucy est notée, en 1911, demeurant rue d’En Haut, dans le château construit vers 1785. Logent à leur côté pour le service de la maison une domestique, un cocher et une femme de chambre.

Le 2 septembre 1914, tandis que ses deux fils et son gendre sont mobilisés, son épouse décède à Noyon, place Saint-Barthélemy. Noyon est alors occupé par les troupes allemandes depuis le 30 août.

Retenu prisonnier en 1914 dans un pavillon de l’école de Morlincourt, il parvient à informer par lettre de sa situation le maire de Noyon, Ernest Noël. Venu à son secours, ce dernier le trouva calme et courageux : « Je suis prisonnier pour une cause que j’ignore. Il paraît que, de la commune, on aurait fait des signaux aux Français ». Il s’agissait, en fait, de paroissiens réunis autour d’une lumière dans l’église pour prier pour les soldats au front. Selon Ernest Noël, Mme de Roucy et ses enfants étaient enfermés à leur domicile avec des filles publiques. Enlevé de Morlincourt par les Allemands en décembre 1914 comme otage civil, Gaston de Roucy décède en déportation à Wetzlar (Allemagne, province de Nassau, Land de Hesse) le 1er mars 1915. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume par décret du 21 septembre 1923 : « Fait prisonnier par les Allemands, parce qu’il voulut s’opposer au pillage de sa commune, il fut envoyé, en septembre 1914, au camp de Wetzlar où il succomba en 1915. ».

Son fils Jean sera élu maire de Morlincourt en 1919 et travaillera à la reconstruction de sa commune. Gaston de Roucy sera inhumé à Noyon le 15 janvier 1926. Son nom et celui de sa femme figurent sur le monument aux morts de Morlincourt inauguré en 1927.