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AVRICOURT DANS La GRANDE GUERRE

La commune d'Avricourt connaît l'invasion allemande dès le 30 août 1914. Une partie de ses habitants étant demeurée sur place, les hommes en âge de se battre sont faits prisonniers et déportés en Allemagne.
La commune est libérée le 18 mars 1917 suite au repli allemand "Alberich", mais les habitants ont été déplacés, les "bouches inutiles" vers Noyon, les autres à l'arrière des nouvelles lignes.
La commune redevient française pendant une année mais demeure en zone avancée sous contrôle militaire strict.
Le 24 mars 1918, trois jours après l'offensive allemande au départ de Saint-Quentin, la commune est de nouveau envahie mais ses habitants ont eu le temps de fuir sur ordre d'évacuation de l'armée française et dans la crainte de vivre une nouvelle occupation.
La commune est libérée le 2 septembre 1918.
 

Liste des morts civils pour la commune d'Avricourt

 Lafaux léon
Son nom figure sur le monument aux morts.
 

 

Liste des morts civils pour la commune de Senlis

Aubert Romuald Emile
52 ans, ouvrier mégissier, clairon des pompiers, otage fusillé à Chamant le 2 septembre 1914 et enterré sur place. Son corps est exhumé le 12 septembre 1914 et ramené à Senlis.
Son nom figure sur la stèle des otages érigée à Chamant le 4 septembre 1927.



 

Barbier Jean Stanislas
66 ans, charretier, vétéran de la guerre de 1870, marié à Marie Landru. Il est arrêté rue des Jardiniers tandis qu’il allait donner à manger aux chevaux de son patron, M. Herbet. Pris en otage, il est  fusillé à Chamant le 2 septembre 1914 et enterré sur place. Son corps est exhumé le 12 septembre 1914 et ramené à Senlis. Son nom figure sur la stèle des otages érigée à Chamant le 4 septembre 1927.

 

Barblu Jules
52 ans, charretier, enseveli sous sa maison incendiée rue du Temple. Né le 10 février 1862 à Senlis, fils de Jean-Baptiste Alfred Barblu et de Françoise Félicité Lemaire, ce jardinier fait son service militaire de 1883 à 1887 au 91e Régiment d’Infanterie. Il est libéré du service militaire le 1er octobre 1908 après avoir effectué ses périodes d’instructions au 54e Régiment d’Infanterie et au 13e Régiment Territorial d’Infanterie à Compiègne.

 

Barblu Louise, née Maquin
46 ans, ensevelie sous sa maison incendiée rue du Temple.

 

Boulanger Léon François Etienne
63 ans, gardien du cimetière, tué devant sa porte.

 

Chambellant Louis
59 ans, maraîcher, il est mortellement blessé le 2 septembre 1914 par des balles allemandes tandis qu’il regarde l’incendie du magasin à fourrages. Touché à la main droite et au-dessous de l’aine, il décède huit jours plus tard.

 

Chéry Lucien
Vidangeur né à Senlis le 15 novembre 1870, tué au coin de la rue de République et de la rue de Meaux en rentrant chez lui.

 

Cottereau Arthur Lucien
17 ans, garçon de café, otage fusillé à Chamant le 2 septembre 1914 et enterré sur place. Son corps est exhumé le 12 septembre 1914 et ramené à Senlis. Son nom figure sur la stèle des otages érigée à Chamant le 4 septembre 1927. Il est aussi noté « Cottrau ».

 

Dacheux Adèle
70 ans, veuve Mondou, ménagère, paralytique, meurt dans l’incendie de sa maison impasse Saint-Martin le 2 septembre 1914.

 

Dewerdt Pierre
45 ans, chauffeur (noté aussi ouvrier de la scierie), otage fusillé à Chamant le 2 septembre 1914 et enterré sur place. Son corps est exhumé le 12 septembre 1914 et ramené à Senlis. Son nom figure sur la stèle des otages érigée à Chamant le 4 septembre 1927. On note aussi Dewert.

 

Dropsit Adrien Désiré
46 ans, ouvrier maçon et pompier, tué par un éclat d’obus sur la place devant la mairie lors du bombardement du 2 septembre 1914, vers 13h30.

 

Eckès Henri
32 ans, manouvrier de Meaux, tué devant l’hôpital le 2 septembre 1914. Il est le beau-frère de Louis Simon.
On note aussi Ecker.

 

 

Gaudet Eugène
48 ans, blanchisseur, est tué le 2 septembre 1914 par des balles allemandes tandis qu’il regarde l’incendie du magasin à fourrages mis en feu lors de leur retrait par les troupes françaises.

 

Jandin Louis Alfred
34 ans, né à Chamant le 3 octobre 1880, boulanger à Senlis, il est arrêté sur la route par le 49e régiment pémoranien d’infanterie. Il est retrouvé mort à Villers-Saint-Frambourg le 3 septembre 1914, attaché à un poteau de pâture, le corps lardé de coups de baïonnettes.

 

Keith Aloys
Beau-père du cafetier M. Simon assassiné à Senlis, il est trouvé grièvement blessé à Pontarmé le 2 septembre 1914 comme le narre Loup Bertroz dans son ouvrage Senlis pendant l’invasion allemande de 1914 (voir Simon) : « Cependant, M. Keith, placé en avant de la patrouille fut conduit sur la route de Pontarmé. C’est dans ce village que, peu après, une ambulance française le trouva très grièvement blessé. Trop faible pour raconter ce qui s’est passé, M. Keith fut transporté à l’hôpital Lariboisière, à Paris. Il y succomba après dix jours de souffrances terribles. On pense que, blessé, il aura voulu gagner Survilliers pour, de là, prendre un train à destination de Paris, mais que la fatigue et la douleur l’auront arrêté. »

 

Leblond Alexandre
Maçon, abattu route de Chantilly le 2 septembre 1914.

 

Lescot Denise
4 mois, enfant carbonisée à Senlis.

 

Levasseur Jules
22 ans,
manouvrier, tué par une balle française devant l’hôpital le 2 septembre 1914 tandis qu’il portait secours à M. Minouflet, blessé. Fait prisonnier avec M. Minouflet et M. Leymarie, il avait été placé devant la troupe allemande en guise de bouclier humain.

 

Leymarie Georges
19 ans, mécanicien dentiste, tué par une balle française devant l’hôpital le 2 septembre 1914. Fait prisonnier avec M. Minouflet et M. Levasseur, il avait été placé devant la troupe allemande en guise de bouclier humain.

 

Ligault
70 ans, manouvrier.

 

Mégret Gabriel
52 ans, exploitant d’un établissement de bains rue Vieille-de-Paris, tué devant sa maison le 2 septembre 1914 d’une balle en pleine poitrine.

 

Momus Ernest
Pensionnaire de l’hôpital de Senlis, il est abattu le 2 septembre 1914 par un officier allemand blessé.
Sœur Losseau, supérieure de l’hôpital Saint-Lazare témoignera : « Dès l’arrivée des troupes ennemies, pendant le combat, un officier de uhlans, en rentrant chez nous, a tué d’un coup de revolver un hospitalisé civil qui était presque idiot. Cet officier était légèrement blessé. Il paraissait très surexcité. Je me suis avancé et me suis efforcée de le calmer. On l’a pansé ; un major français s’est expliqué avec lui et lui a fait constater que des blessés allemands étaient soignés à l’hôpital. Après avoir passé une demi-heure environ étendu sur un lit, l’officier allemand s’est retiré. L’hospitalisé qu’il a tué s’appelait Momus. »

 

Mounier
45 ans, manouvrier

 

Odent René Eugène
René Eugène Odent est né le 25 août 1855 à Senlis, fils de Jean Henri Odent (1826-1911), marchand de bois, et d’Elise Joséphine Sagny (1832-1899). Son grand-père Jean Odent (1770-1846) a été nommé maire du 28 juin 1837 au 6 août 1843 et fait chevalier de la Légion d’honneur en 1837. Son père, Henri, est élu conseiller municipal de Senlis en 1860, nommé adjoint le 15 août 1865 et est nommé maire du 28 avril 1869 au 5 octobre 1878, période durant laquelle il doit face à l’occupation prussienne de 1870-1871. Il est aussi nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1872. Marié à Marie Odent (1865-1936), fille du président du Tribunal de Montdidier, et père de deux filles, Cécile (1890-1975) et Antoinette (1899-1944), Eugène Odent est noté industriel puis propriétaire demeurant au faubourg Saint-Martin. Il est à son tour élu maire de Senlis le 14 juin 1912.

Arrêté par les Allemands le 2 septembre 1914 vers 16h00, il est conduit à l’Hôtel du Grand Cerf avec MM. Boulet et Debressy. Il est ensuite emmené dans le village de Chamant où on lui annonce qu'il va être passé par les armes. Il est fusillé dans l’exercice de ses fonctions à Chamant par les Allemands le 2 septembre 1914 et inhumé sur place au lieudit « Le Poteau », son corps sera exhumé le 12 septembre suivant pour recevoir une sépulture définitive dans le caveau familial de Senlis en avril 1919 au cours d'une cérémonie solennelle. Le Journal Officiel le cite le 24 janvier 1915 : « Pris comme otage, tué à l’ennemi dans l’exercice de ses fonctions, chevalier de la Légion d’honneur, officiel du 9 octobre 1909) ». Le livre du Tableau d’honneur 14-18 indique : « Ne voulut pas quitter son poste, malgré l’abandon de sa ville par la plupart des autorités et des notables. Seul à la mairie lors de l’arrivée des Allemands, il fut emmené en otage, brutalisé et assassiné sans jugement. – « Les troupes françaises avaient tiré ! » on le rendit responsable de cet acte ».
Eugène Odent est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume par décret du 6 octobre 1919. La même année, le Guide Michelin sur l’Ourcq (Chantilly - Senlis - Meaux) publia le récit relatant ses derniers instants : « (...)  Quand les Allemands pénétrèrent dans Senlis, un officier supérieur se rendit à l’hôtel de ville et fit demander le “bourgmestre”. Le maire, M. Odent, se présenta (...) Le maire reçoit les reproches véhéments de l‘officier au sujet de l’aspect désert de la ville - à peine 1 000 habitants sur 7 000 sont restés et pendant le bombardement, les maisons et boutiques se sont fermées - on lui fait également grief de l’absence de proclamations invitant les habitants à déposer leurs armes à la mairie et à n’offrir aucune résistance... M. Odent invoque la rapidité des événements, les habitudes pacifiques de la vieille cité. Il est néanmoins conduit à l’hôtel du Grand -Cerf où se tient l’état-major. Presque aussitôt, les premiers coups de feu tirés par l’arrière-garde française partent du bas de la ville. L’officier furieux déclare au maire qu’il le rend responsable et que sa tête répond de la vie des soldats allemands. Le secrétaire de la mairie propose à M. Odent d’aller chercher les adjoints, mais il refuse, disant : « Ce sera assez d’une victime. » Du Grand-Cerf, l’otage résigné est transporté à Chamant. Il est brutalisé, on lui arrache ses gants pour les lui jeter au visage, on lui prend sa canne et on l’en frappe violemment à la tête (...). En compagnie de quelques autres otages, M. Odent passe plusieurs heures dans l’attente cruelle du destin. (...) [Les Allemands] le préviennent qu’il va être fusillé. M. Odent revient alors vers ses compagnons de captivité, leur remet ses papiers et son argent, leur serre la main et, très dignement, leur fait ses adieux. Il retourne ensuite auprès des officiers. Sur l’ordre de ceux-ci, deux soldats l’entraînent à une dizaine de mètres et lui mettent deux balles dans la tête. Le sol, hâtivement creusé, reçoit le corps sous une couche de terre si mince que ses pieds n’en sont pas recouverts. (...) Quelques heures avant la mort du maire, un groupe de six autres otages avait été fusillé et enterré dans le même champ. »
Son nom est gravé sur le monument aux morts de la ville de Senlis, sur une plaque commémorative dans la cathédrale de Senlis et sur une stèle à Chamant. Une rue de Senlis rend hommage aux trois maires Odent de la ville. De nombreuses cartes postales et ouvrages publiés durant la guerre évoquent le sort d’Eugène Odent élevé comme symbole national de la barbarie allemande.
Son nom figure sur la stèle des otages érigée à Chamant le 4 septembre 1927.

 

Pommier Jean-Baptiste Elysée
67 ans, garçon-boucher (noté aussi boulanger), otage fusillé à Chamant le 2 septembre 1914.
Son nom figure sur la stèle des otages érigée à Chamant le 4 septembre 1927.

 

Rigault Arthur
61 ans, tailleur de pierres, otage fusillé à Chamant le 2 septembre 1914 et enterré sur place. Son corps est exhumé le 12 septembre 1914 et ramené à Senlis. Son nom figure sur la stèle des otages érigée à Chamant le 4 septembre 1927.

 

Rigault Louis André
54 ans, né le 17 mars 1840 à Orry-la-Ville, tué lors du combat de la rue de la République.

 

Simon Louis
36 ans, débitant du café « Point du Jour », tué devant sa maison le 2 septembre 1914.

Dans son ouvrage Senlis pendant l’invasion allemande 1914, Loup Bertroz livre ce témoignage : « Le 2 septembre, vers 3 heures de l’après-midi, une dizaine de soldats font irruption dans le café-débit de tabac exploité par M. Simon, situé place Saint-Martin, à l’angle des rues de la République et Vieille-de-Paris. M. Simon terminait à ce moment son déjeuner, en compagnie de son beau-père, M. Keith.
- A boire ! commandent ces brutes dans les yeux desquels se lit déjà la lueur de l’ivresse ; à boire !
Simon se précipité pour les servir ; et pendant que les uns s’abreuvent largement, les autres s’emparent du tabac et pillent les marchandises d’épicerie qui se trouvaient dans le magasin.
- A boire ! à boire ! encore et toujours !
Il n’y a plus de vin tiré. M. Simon fait descendre à la cave son beau-père et le garçon de café, on remonte des bouteilles de bordeaux. La chaleur du Saint-Emilion réveille ces forcenés qui déjà somnolaient.
- Du vin ! et plus vite !
Et comme le service leur semble long et mal fait à leur gré, ils saisissent violemment par le bras MM. Simon, Keith et le garçon.
- Vous avoir tiré sur nous ! vous fusillé !
Simon proteste, très dignement. Jamais il n’a tiré, et d’ailleurs, il n’y a jamais d’armes chez lui, ce point important nous a été confirmé par Mme Simon, elle-même. En réalité, des soldats français tirailleurs algériens ou zouaves, on ne sait au juste, les deux peut-être, embusqués derrière des maisons de la place Saint-Martin, avaient tiré sur la patrouille allemande. Simon n’eut pas à protester davantage de son innocence ; mis au mur, il fut exécuté sans jugement et mourut sur le coup. Il était à ce moment 4 heures de l’après-midi.
Le garçon de café, lui, avait pu s’échapper ».
(voir aussi Gouvieux)

 

 

PlessiS-de-Roye dans la Grande Guerre

Plessis-de-Roye subit l’invasion le 1er septembre 1914 puis devient un enjeu militaire lors de la fixation du front consécutif au repli allemand après la bataille de la Marne. Du 15 septembre au 15 octobre 1914, des combats acharnés s’y déroulent tandis que s’opère la Course à la mer, notamment les 21 et 22 septembre. Face à Lassigny demeuré aux mains allemandes, les soldats français s’enterrent devant Plessis-de-Roye. Le château et l’église deviennent des cibles priviligés des tirs d’artillerie. Le 19 octobre 1915, les derniers habitants restés sur place sont évacués.

Après trente mois de répit, la commune subit une seconde invasion. L’offensive allemande lancée devant Saint-Quentin le 21 mars 1918 porte ses fruits. Le 25 mars, le Plémont est enlevé mais les forces allemandes buttent sur les anciennes lignes de 1914-1917 que les Français tiennent. Le 30 mars, une attaque française lancée depuis Plessis-de Roye parvient à stopper l’enenmi. Le Régiment d’Infanterie Colonial du Maroc se distingue dans cette action. La commune tombe cependant lors de l’offensive allemande du 9 juin 1918 qui parvient à dépasser Ressons-sur-Matz et à atteindre Méry. Le front se fige deux jours plus tard jusqu’à l’offensive générale lancée par le Maréchal Foch le 10 août 1918.

Les combats sont alors de nouveau virulents et, le 21 août, le 299e RI parvient à enlever le château puis à libérer la commune totalement détuite.

 

Liste des morts civils pour la commune de PlessiS-de-Roye

Cugnière Gilbert
Né en 1902 à Plessis-de Roye, il est le fils d’Albert et d’Angèle Cugnière, propriétaires exploitants. Il est noté « mort en occupation » sur une plaque commémorative dans l'ancienne église.

  

Frein Louis
Noté victime civile sur la plaque commémorative dans l'ancienne église.


Mme Frein Louis

Notée victime civile sur la plaque commémorative dans l'ancienne église.


Frère Henri

Noté victime civile sur la plaque commémorative dans l'ancienne église.

Villain Désiré
Noté victime civile sur la plaque commémorative dans l'ancienne église.

 

Muirancourt DANS LA GRANDE GUERRE

La commune de Muirancourt connaît l'invasion allemande dès le 30 août 1914. Une partie de ses habitants étant demeurée sur place, les hommes en âge de se battre sont faits prisonniers et déportés en Allemagne.

La commune est libérée le 18 mars 1917 suite au repli allemand "Alberich", mais les habitants ont été déplacés, les "bouches inutiles" vers Noyon, les autres à l'arrière des nouvelles lignes. Le village, quant à lui, est partiellement détruit par les Allemands appliquant la stratégie de la terre brûlée.

La commune redevient française pendant une année mais demeure en zone avancée sous contrôle militaire strict.

La commune est de nouveau envahie en juin 1918 mais ses habitants ont eu le temps de fuir sur ordre d'évacuation de l'armée française et dans la crainte de vivre une nouvelle occupation.
De cette période est longtemps demeuré un chêne ayant servi d'observatoire par les Français qui y avaient planté des barreaux. Foudroyé en 2010, le "vieux chêne" a été abattu. Une partie portant un barreau est conservé dans le village.

La commune est libérée le 20 août 1918 mais n’est plus que ruines à la suite des bombardements.

 L'église en 1918.

Liste des morts civils pour la commune de Muirancourt

Bailleux Gabrielle
Son nom est inscrit comme victime civile sur le monument aux morts de la commune.

 

Béranger Alfred Arthur
Né le 21 février 1872 à Muirancourt, fils de Maurice Patrice Béranger et d’Aurore Marie Guffroy, il exerce la profession de cultivateur. Il fait son service militaire du 14 novembre 1893 au 8 novembre 1894 et est renvoyé dans ses foyers avec un certificat de bonne conduite. Noté demeurant à Saint-Quentin en 1905, il accompli ses périodes d’exercices militaires au 54e RI à Compiègne en 1899 et 1902.Rappelé à l’activité par le décret de mobilisation générale, il n’a pas rejoint son régiment. Resté dans les régions envahies en 1914, il est fait prisonnier civil et est emmené en Allemagne où il décède en 1915 (AD60, Rp841). Son nom est inscrit comme victime civile sur le monument aux morts de la commune.

 

Berton Isabelle

Son nom est inscrit comme victime civile sur le monument aux morts de la commune.

 


Boulnois Louis Désiré
Né le 30 octobre 1866 à Muirancourt, fils de Théosine Boulnois et Catherine Félicie Grunoy, il exerce la profession de cultivateur. Réformé du service militaire par la commission spéciale du 14 mai 1908 pour bronchite chronique, il a été condamné le 1er avril 1913 à 15 jours de prison avec sursis et 16 francs d’amende par le tribunal de Compiègne pour coups et blessures volontaires. Il ne se présente pas au conseil de révision et est décalé bon absent d’office par décret di 9 septembre 1914. Appelé à l’activité à compter du 27 mai 1915  et mannuant à l’appel, il est déclaré insoumis le 26 décembre 1915. Par application de la circulaire ministérielle du 7 février 1917, il est rayé des contrôles de l’insoumission le 31 mars 1917.
Demeuré en pays envahi, Louis Boulnois a, été fait prisonnier civil par les Allemands, emmené en captivité en Allemagne en février 1917. Noté rapatrié en vertu de l’armistice du 11 novembre 1918, un avis de la mairie du Cateau (Nord) du 22 octobre 1919 adressé à la mairie de Muirancourt le déclare décédé le 27 novembre 1918 (AD60, Rp956). Son nom est inscrit comme victime civile sur le monument aux morts de la commune.

 

Caron Jules

Son nom est inscrit comme victime civile sur le monument aux morts de la commune.
 

Chatelain Clément
Né le 26 février 1865 à Muirancourt, il est le fils de Clément Narcisse Chatelain et d'Eugénie Floronie Baron. Il se marie le 24 février 1891 à Guiscard avec Julienne Angéline Anglaé Compagnon. Noté tué par fait de guerre, il est inscrit comme victime civile sur le monument aux morts communal et sur la plaque commémorative de l'église de Guiscard.

 

Dufour Marcel
Né à Bonneuil le 16 novembre 1906, noté venant de Muirancourt, il décède le 15 juin 1915 (AD60 Rp1933).

 

 

LAGNY DANS LA GRANDE GUERRE

La commune de Lagny connaît l'invasion allemande dès le 30 août 1914. Une partie de ses habitants étant demeurée sur place, les hommes en âge de se battre sont faits prisonniers et déportés en Allemagne.

La commune est libérée le 18 mars 1917 suite au repli allemand "Alberich", mais les habitants ont été déplacés, les "bouches inutiles" vers Noyon, les autres à l'arrière des nouvelles lignes. Le village, quant à lui, est totalement détruit par les Allemands appliquant la stratégie de la terre brûlée.

La commune redevient française pendant une année mais demeure en zone avancée sous contrôle militaire strict.

La commune est de nouveau envahie en mars 1918 mais ses habitants ont eu le temps de fuir sur ordre d'évacuation de l'armée française et dans la crainte de vivre une nouvelle occupation.

La commune est libérée le 29 août 1918 mais n’est plus que ruines à la suite des bombardements.

 

Liste des morts civils pour la commune de LAGNY

   

Veuve Bourdon Coffinier
Tuée dans son lit dans un bombardement.

 

Veuve Berdon Defrance
Tuée dans son lit dans un bombardement.

 

 

Carlier Charles
Mort comme prisonnier civil en Allemagne.
 

Carpentier Désiré
Mort comme prisonnier civil en Allemagne.

 

Castel Casimir
Tué dans son jardin dans un bombardement.

 

Daussint Victoris

 

Dangoisse Eugène

 

Douvion Louis
Né à Lagny le 1er août 1843, noté venant d’Evricourt, il décède à Noyon le 21 juillet 1915 (AD60 Rp1933).

 

Dubois François

 

Dupuis Alexandre
Noté venant de Lassigny mais d’origine inconnue, il décède le 14 juin 1915 à Noyon (AD 1933).

 

Veuve Fissier Martin

 

Abbé Flamant
Fusillé par les Allemands le 19 septembre 1914.

 

Hénique Cyrille

 

Veuve Hénique Noiret

 

Lavacquery Fernand
72 ans, fusillé par les Allemands le 19 septembre 1914.

 

Lavacquery Octave
Fusillé par les Allemands le 19 septembre 1914.

 

Leclerc Raymond
Fusillé par les Allemands le 19 septembre 1914.

 

Lefort Charles Henri

Né à Lagny le 4 novembre 1864, fils d’Arsène Lefort et de Caroline Prévost, Charles Henri Lefort, cultivateur, est mortellement blessé dans son jardin à la suite d’un bombardement. Il décède à l’hôpital de Noyon, rue Pasteur, le 26 janvier 1916.

 

Martin Albert

Mort comme prisonnier civil en Allemagne.

 

Mesureur Georges

35 ans, déporté comme prisonnier civil en Allemagne au camp de Gardelegen, transféré de Stendal, interné à Havelberg où il décède le 1er avril 1916.

 

Picart Paul
Né le 25 décembre 1863 à Champien (Somme), Félix Paul Alfred Picart est le fils de l’agriculteur Charles Auguste Armand Picart et d’Olympe Gelé. Issu d’une fratrie de douze enfants, il exerce la profession de cultivateur à Lagny (Oise) lorsqu’il se marie à Belloy le 26 décembre 1898 avec Marie Eugénie Alice Vecten.

Née en 1867, cette dernière est la fille de Clément Arsène Vecten, agriculteur à Belloy dont il fut maire pendant 30 ans. Demeurant rue Grande à Lagny, le couple Picart donnera naissance en 1900 à une fille, Suzanne. Le cultivateur alors âgé de 36 ans est déjà maire de sa commune et emploie un ouvrier agricole et une domestique.Lorsque la guerre est déclarée, Lagny compte 574 habitants et 206 maisons. Resté à son poste lors de l’invasion allemande, Paul Picart est passé par les armes le 19 septembre 1914, avec le curé et trois autres habitants. Cet assassinat se déroule durant la période de fixation du front, durant laquelle les incursions des soldats français dans les lignes allemandes sont fréquentes augmentant ainsi la crainte d’une levée en masse des civils. Victime de son devoir, Paul Picart reçoit la Légion d’honneur à titre posthume par décret du président de la République du 21 septembre 1923. Son nom figure sur le monument aux morts communal avec d’autres civils. Une plaque commémorative rappelant le drame du 19 septembre 1914 est apposée sur le mur de clôture de la Mairie.

Le 13 septembre 1917, sept mois après la libération provisoire du village de Lagny, l’institutrice Mme Geoffroy, retracera la tragédie du 19 septembre 1914 : « Le 18 septembre 1914, vers cinq heures de l'après-midi, devant notre porte, mon mari et moi présents, le commandant allemand du 15e d'Artillerie posa à M. Picart, Maire, la question suivante:

   "- Y a-t-il des armes ici?

   - Non, mon Commandant, vous pouvez être bien tranquille. "Fatale réponse, qu'il avait déjà faite le 2 septembre précédent au colonel du 15e d'Infanterie cantonné dans le même village pendant trois jours. Mon mari, voulant appuyer M. Picart et inspirer confiance à l'officier, ajouta :

« - Je connais la population ayant été secrétaire de M. le Maire pendant trente ans, ma femme est institutrice, nous pouvons vous assurer que les habitants sont très calmes et qu'il ne vous arrivera rien.

   - Tant mieux, dit le commandant, nous avons un général qui est très sévère. »

   Le lendemain matin, le 19 septembre, de vieilles cartouches trouvées dans la cour de M. Leclère (fusillé) éveillèrent les soupçons des soldats qui sommèrent celui-ci de leur donner son fusil. Cet homme perdant absolument la tête conduisit les soldats non dans sa maison où était cachée son arme, mais chez le gendre de sa femme, M. Lavagnery (sic). En leur présence, il demanda son fusil ; ce dernier nia la possession de cette arme. Les brutes cherchèrent et trouvèrent dans la cave deux fusils qu'ils apportèrent chez nous amenant avec la famille Lavagnery : le vieux père, le fils, sa femme et la fillette âgée de 13 ans, pour fournir des explications au commandant. Les quatre malheureux, interrogés en notre présence jurèrent à genoux qu'ils ne voulaient pas se servir d'armes contre les Allemands puisqu'elles étaient cachées. Le commandant, après les avoir menacés, les renvoya chez eux avec les soldats baïonnettes au canon.

   Mon mari ayant fait appel à la clémence de l'officier, fut menacé par lui en ces termes : "Monsieur, vous avez menti ; vous avez dit que la population était bonne, elle est très méchante ; vous serez arrêté, vous serez fusillé ; je brûlerai votre maison ; je reste ici, mais cela ne fait rien ; je vous défens (sic) de sortir de votre maison."

   Une publication faite par le garde ayant ordonné de porter les armes à la Mairie, plusieurs chasseurs l'exécutèrent. Vers 10 heures, je vis venir M. Picart et allant à sa rencontre, je lui demandai : "Mais que se passe-t-il donc ? - C'est terrible, Madame ", me répondit-il sans s'arrêter. Le curé, M. Flamant, accompagné d'un soldat entrait dans chaque maison et demandait si on avait tiré pendant la nuit. D'autres soldats arrêtaient des hommes et des jeunes gens et les obligeaient à se rendre à la Mairie.

   Dans l'après-midi, vers 3 heures, M. Picart alla demander à M. Valois une voiture pour conduire des prisonniers civils à Noyon. Il avait le pressentiment de sa fin prochaine. Il fit ses adieux à M. Valois et lui dit : "Vous voyez que la place de Maire n'est pas enviable. je vais être emmené à Noyon ou peut-être fusillé.”

   Vers cinq heures, deux salves, tirées à peu d'intervalle, mirent la population en émoi. Personne n'avait le soupçon du terrible drame qui se jouait à quelques mètres de la Mairie, côté nord-est, au pied d'un pommier. C'était la mort de cinq martyrs accroupis au bord de la fosse commune, les yeux bandés d'une toile de paillasse, préparée devant eux à la Mairie…

   Ni les supplications de Mme Picart, appelée pour faire ses adieux à son mari, ni celles du docteur Kaan, de Beaulieu-lès-Fontaines, qui, parlant la langue allemande, espérait toucher le cœur des assassins, n'avaient pu faire fléchir la colère du général arrivé dans l'après-midi. Celui-ci, sur les plaintes d'un jeune officier montrant chez M. Valois sa main percée d'une balle prétendue française, avait donné ordre d'être sans pitié. (Quelques personnes ont dit que 7 civils étaient condamnés, mais je ne puis certifier l'exactitude du fait.)

   A 6 heures, le commandant accompagné de son adjudant, s'avança vers nous et s'adressant à mon mari :

 " - Avez-vous entendu la fusillade ?

   - Oui, qu'est-ce que c'était ?

  - Eh bien ! On a fusillé cinq civils…

   - Cinq civils ?

   - Oui : le bourgmestre, le pasteur, Lavaquery père, le fils et un autre gros " (sic)

   Mon mari, livide et chancelant, n'eut que la force de dire : " M. Picart fusillé, oh !... "            L'adjudant prenant la parole et scandant bien ses mots, accompagnés de gestes énergiques, s'adressa à moi :

 " - Mme Geoffroy, vous direz à Mme Picart que son mari était un homme déloyal.

   - Oh ! Monsieur, Un homme si honnête !

   - Non, Madame. Il a menti. En votre présence, hier, il nous a dit : il n'y a pas d'armes ici. Or, on a trouvé ce matin trente-cinq fusils. Le pasteur en avait six cachés dans l'église.

    - Mais Monsieur, il n'était pas chasseur.

   - Il avait peut-être gardé les fusils des propriétaires qui les lui avaient confiés.

   - On a tiré sur nos canons placés dans la prairie près d'une petite maison blanche. Partout où nous passons, on a tiré sur nous. "

   Le commandant reprenant la parole et se tournant vers mon mari :

 «  - Avez-vous un fusil ?

   - Non, Monsieur, je ne suis pas chasseur.

   - Il ne faut pas mentir ; vous restez prisonnier dans votre maison ».

 Vingt prisonniers, les mains liées, furent emmenés à Noyon le jour même.

   Le lendemain matin, 20 septembre, la horde redoutable est partie. Elle se composait des débris de plusieurs régiments : 25e Uhlans, 15e d'Artillerie, 12e et 9e d'Infanterie,  etc.  Après  le  départ,  dans la matinée, les cinq corps des cinq fusillés ont été retirés de la fosse et transportés dans leur demeure respective. Le soir du même jour, les assassins après s'être battus à Verpillères, sont revenus au repos à Lagny. Ils ont nommé M. Valois Maire et chargé le garde de prendre des otages. Le commandant du 15e d'Artillerie arrivant chez nous, a demandé à mon mari s'il avait vu une automobile. Sur la réponse négative de celui-ci, il lui dit qu'on avait tiré dans le territoire de Lagny sur une automobile qui passait et qu'il était nécessaire qu'on prit des otages. Environ 25 hommes, pris au hasard, ont passé la nuit dans la salle de la mairie et n'ont été relâchés que vers huit heures et demie le lendemain matin.

   Le lundi matin, 21 septembre, départ définitif des troupes. A 2 heures de l'après-midi, inhumation de M. Picart. Ce que fut la cérémonie, je ne puis le décrire. Les quatre autres fusillés furent enterrés le même jour.

   On peut bien dire haut que M. Picart était l'homme du devoir. Non seulement il n'a pas voulu, à l'approche de l'ennemi, quitter son poste périlleux, mais il encourageait les habitants au travail, donnant lui-même l'exemple, blâmant ceux qui parlaient de fuir et rappelant à tous leur devoir de Français. Mais il était marqué par la fatalité. Déjà, le 17 septembre, il avait échappé miraculeusement à la mort. Deux soldats français de l'arrière-garde d'une armée passée  ce jour-là  s'étant  arrêtés chez lui pour lui faire signer un bon de réquisition pour des bicyclettes, eurent l'imprudence de tirer sur deux éclaireurs allemands qui s'avançaient lentement précédant un renfort qui, venant de la direction est et suivant à peu de distance les Français passés une heure auparavant, se dirigeaient vers Lassigny (c'était le jour de la tentative faite par nos troupes pour reprendre Noyon). Les deux soldats ayant manqué leurs coups n'eurent que le temps de fuir avec leurs vélos. Les éclaireurs arrivant furieux chez M. Picart, tirèrent sur lui, le manquèrent ; l'un d'eux, le frappant, l'accusa d'avoir lui-même tiré sur la route de Lassigny où, après l'avoir à nouveau brutalisé, ils le lâchèrent.

   Quelques jours auparavant, M. Picart, n'écoutant que son patriotisme, avait hébergé dans sa ferme un jour et une nuit de grande pluie, 150 ou 200 soldats environ qui, échappés de la débâcle dite, « le convoi de Laon », regagnaient, de forêt en forêt, leurs régiments en retraite (sic). Il les avait fait conduire à travers bois par un homme courageux, M. Cleiret, jusqu'à Fresnières. Nous  nous sommes demandés bien des fois si ces faits ont été connus de l'Armée allemande qui a cantonné les 18-19-20 septembre et relatés par le procès, car le matin du 21, au moment du départ de nos locataires de sinistre mémoire, le commandant me disant au revoir, crut bon de s'apitoyer :

 " - Vous garderez un mauvais souvenir de notre passage, Madame.

   - Imprudent, votre Maire, Madame, imprudent ! "

   Cette réflexion nous a fait supposer que peut-être le hasard avait fait connaître à nos ennemis le caractère patriote de M. Picart et qu'il était déjà marqué à l'encre rouge. Mais ceci n'est qu'une hypothèse.

   M. Picart est mort pour avoir voulu sauver  sa population. Sa conduite si digne peut être citée en exemple. C'est pourquoi j'ai cru bon de le faire connaître dans ses détails les plus marquants pour que son nom soit ajouté à la liste si longue des martyrs de la Grande Guerre. ».

 

Roquart Calixte
Né à Lagny le 14 août 1833, il décède à Noyon le 26 février 1915 (AD60 Rp1933).

 

Somme Emile

 

Verlain Roger

 

Verlain Marguerite